NOUS SOUTENONS UN DISPENSAIRE EN INDE
Le Free Spirit a envoyé l’un de ses membres au sein du dispensaire créé par Un rêve indien pendant 1 mois en 2018. Lola, infirmière de profession a ainsi pu mettre à disposition ses compétences.
LE DISPENSAIRE
Notre ONG partenaire a ouvert un dispensaire de soins gratuits dans un quartier pauvre de la ville de Bénarès en Inde. Créée par Céline, le rêve de celle-ci était de combiner ses deux passions : son métier d’infirmière et sa passion pour l’Inde et ainsi pouvoir aider ceux qui n’ont pas la chance d’avoir accès aux soins.
L’association intervient en Inde et plus particulièrement à Bénarès (dite Holy city : ville sainte) qui se situe dans l’état d’Uttar Pradesh.
Le dispensaire est situé dans le quartier de Tilbhandeshwar, point de jonction de plusieurs quartiers (Bhelupur-Ramapura-Madanpura-Rewari Talab). Il est ouvert du lundi au samedi inclus de 9h à 13h. Chaque jour y sont dispensés les soins infirmiers gratuits (soins de plaies diverses : bobologie, coupures, brûlures, infections fungiques, ulcères…) grâce à une équipe soignante composée de 2 personnes : Céline (Infirmière Diplômée d’Etat (IDE), responsable du dispensaire et de l’équipe) et Soni : soignante indienne (formée aux soins par Céline). Deux fois par semaine, le mardi et le vendredi, intervient un médecin indien, le Dr Sanjay. Les consultations médicales coûtent seulement : 20 Roupies (soit 0,23€) incluant 3 à 4 jours de médicaments.
EXTRAIT DU RAPPORT DE LOLA
Lola est la volontaire, membre du Free Spirit Foundation, infirmière de métier qui a offert ses compétences gracieusement au dispensaire pendant plusieurs semaines. Plongez au coeur de son séjour en découvrant une partie de son récit :
Lundi 24 septembre
Ce matin, 52 patients + des restes du bang lassi. Je mets un peu d’ambiance au dispensaire, les patients rigolent bien.
Cet après-midi découverte de la médecine ayuverdique. Le médecin me prend le pouls avec 3 doigts, me regarde les yeux, la langue et les dents. Puis m’appuie sur le ventre. Avec ça, il me sort ma personnalité sans aucune erreur. Je suis donc vata, l’air et l’espace. Je suis quelqu’un de libre, qui aime le changement avec toujours de nouvelles idées. Attention à la fatigue et au stress que cela peut procurer me dit-il!
Mardi 25 septembre
Matinée un peu difficile aujourd’hui. Plusieurs fois dans la matinée on nous demande d’où l’on vient, Céline et moi. Mais ça nous ramène vite à une certaine réalité. Les femmes n’ont pas d’accès à l’éducation, ne savent ni lire ni écrire. Elles n’ont aucune idée de leurs droits et n’ont pas de représentation du monde. Je tente de dire que je viens de France, elles demandent alors si c’est loin de leur maison car elles ne connaissent pas…
Deuxième choc de la matinée. Une femme amène sa fille au dispensaire. Mais elle ne connait ni son prénom ni son âge, elle ne l’appelle pas. Sa réponse chamboule tous les patients du dispensaire, moi aussi mais avec quelques secondes de retard le temps qu’on me traduise cette atrocité. Sa fille est handicapée, je ne préfère même pas imaginer comment est traitée l’enfant à la maison. Cette fillette si fragile et toute recroquevillée sur elle-même, elle hurle avant même que je la touche. Son pansement est fait avec beaucoup de mal, j’ai l’impression de la détruire pendant que sa mère s’impatiente derrière moi. A la fin du soin, la mère nous demande si elle est obligée de revenir et tire sa fille par le coude pour sortir. Peut-être le moment le plus difficile au dispensaire.
L’après-midi, comme d’habitude, balade au programme. Mais cette fois sur les gaths de crémation. J’aperçois donc des pieds et une tête qui sortent du bucher. Devant, des hommes sont assis, des enfants jouent, des chèvres mangent. Et moi je reste troublée, surtout quand la jambe est cassée en deux et se fait envoyer dans les flammes. Les cendres seront ensuite jetées dans le Gange, de même pour certains corps attachés à des chaises ainsi que les vaches. Sans oublier de préciser que dans ce fleuve tout est fait : lessive, douche, puja, et bien sûr buvette si on a soif!
Mercredi 26 septembre
Ce matin, ambiance chaleureuse. Les patients se sentent bien au dispensaire. C’est propre, relativement calme et on peut papoter. Un patient me soumet l’idée d’apprendre l’hindi. Après traduction, je réponds avec 3 phrases apprises en hindi, il est totalement bluffé et me sourit comme jamais. Et ouais les gars, je progresse!
Je ne veux pas partir de ce lieu qui me rend si vivante, qui me fascine chaque jour de plus en plus. Elles sont si belles dans leur sari. Ils sont si paisibles dans leur linge blanc, les mains jointes à prier dans le Gange.